J12 : 28 mars 2020

Le confinement, c’est comme un 31 décembre qui se répèterait tous les jours mais sans la teuf et sans tes invités : tu es sommé de devenir la meilleure version de toi-même, de prendre des résolutions, de développer de nouvelles compétences, si possible de sauver quelque chose (ta peau, celle des autres, le présent, la planète, le climat, etc.). Choisis-le noble et collectif. Et ensuite publie-le. Fais-le savoir. Commente. Documente. Mais sinon rien, c’est déjà beaucoup.

Depuis 5 ans, Mme P. fait pousser ses céréales, moud son grain, pétrit sa pâte, la fait lever, depuis 5 ans son four à pain ne s’est pas arrêté une seule fois, mais depuis l’interdiction des marchés, Mme P. ne peut plus le vendre, alors cela fait bientôt une semaine que tous les soirs, de retour des supermarchés où elle essaie de les distribuer, elle doit donner tous ses pains à ses porcs, et même si ça dure encore Mme P. continuera – pour l’argent ce sera dur, mais son four à pain, elle ne peut pas l’éteindre.

À la crise comme à la crise, pour garder intacte la joie du présent et le moral de ses troupes, le gouvernement a trouvé la pirouette : le pire, c’est pas maintenant, le pire est à venir. On imagine avec joie les réductions des salaires des fonctionnaires, l’appauvrissement des services publics et la montée en flèches des inégalités. On va se le répéter pour ne pas l’oublier : le Covid n’est pas notre ami et ce qui vient c’est pas forcément l’utopie.

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