Plus les jours passent et plus nous réalisons que le politique et le biologique ne font qu’un : les morts et les malades ne sont pas des malchanceux, ils sont des sacrifiés.
Depuis le petit camping-car où elle vit confinée, Mme G se demande si le gouvernement – qui a rêvé sa réforme des retraites parce que les vieux ça coûte cher, que c’est loin d’être productif et que ça pourrait rapporter gros – n’a pas trouvé pire solution : les faire mourir à la chaîne, sans trop de bruit et sans témoin, c’est ce qu’elle constate jour après jour dans l’EPHAD où elle s’est portée volontaire pour apporter des soins et seconder les agents d’entretien.
À mesure qu’approche la date de libération, la crainte de revenir à la vie comme avant se mesure à la longueur des files d’attente qui mènent aux McDo.